Le 15 août, en plein centre-ville d’Orthez, une jeune femme a été agrippée, plaquée et presque étranglée, tandis que des passants, mordus à la cheville et à l’avant-bras, tentaient avec courage de maîtriser l’agresseur sans savoir s’il était armé. Selon le compte rendu d’audience, l’homme, originaire du Bangladesh, arrivé en France comme MNA en 2020, a crié « Allah Akbar ».
Malgré la gravité des faits décrits et l’émoi suscité, le tribunal a choisi le sursis et un bracelet électronique, laissant l’intéressé en liberté. Je salue la décision du parquet de faire appel, car cette réponse pénale est, pour les Orthéziennes et les Orthéziens, une gifle au bon sens.
Cela aurait pu être n’importe qui. Comment admettre qu’aujourd’hui la victime et ses proches puissent croiser cet homme au coin d’une rue ? Ce n’est pas aux honnêtes gens d’assumer le risque, c’est à l’auteur des violences d’en répondre. Quand, à l’échelle nationale, les tentatives d’homicide continuent d’augmenter, +7 % en 2024, la prudence la plus stricte devrait s’imposer dès lors que la vie d’autrui a été directement menacée.
Les éléments connus ne laissaient aucun doute sur la dangerosité de la situation. Quatre jours avant l’agression, dans l’entreprise où il travaillait, l’intéressé aurait déjà manifesté un comportement inquiétant envers une salariée ; son employeur, alerté, aurait tenté d’obtenir une hospitalisation sans y parvenir. Le 15 août, c’est l’escalade : une automobiliste s’enferme dans son véhicule, il force la portière, tente de l’étrangler, hurle, mord ceux qui s’interposent. On nous explique ensuite que tout ne serait que « délire mystique » lié au cannabis. Mais le réel, ce sont les hématomes, les ITT, la panique en centre-ville, et des témoins qui ont cru, l’espace d’un instant, que le pire pouvait se produire.
Je refuse la banalisation de cette violence par un aménagement qui, dans les faits, laisse libre un homme décrit comme incontrôlable ce jour-là. La protection des Orthéziens impose l’incarcération dans l’attente de l’appel, l’éloignement strict de l’intéressé des lieux de vie de la victime et des témoins, et des soins encadrés véritablement sécurisés pour prévenir toute récidive. En cas de condamnation définitive, la peine doit être ferme et effectivement exécutée, avec les mesures d’éloignement qu’autorise la loi.
Sur sa situation administrative, je veux de la clarté. Arrivé MNA en 2020, devenu majeur depuis, il vit et travaille à Orthez. Soit l’État l’a régularisé alors, s’il est condamné, l’interdiction du territoire doit s’imposer. Soit il ne l’a pas été : une obligation de quitter le territoire devait être exécutée. Or chacun sait qu’aucune n’a été. Ici est l’abdication de l’État, à fait établi. Je demande aux préfets des Pyrénées-Atlantiques de préciser immédiatement son statut et de prendre toutes les mesures utiles pour protéger nos concitoyens.
Cette affaire n’est pas un accident : c’est le produit d’un système qui abdique. Laxisme judiciaire, inertie administrative, aveuglement migratoire : à la fin, le risque retombe toujours sur les victimes. À Orthez, ou en n’importe quelle ville de France, il ne l’impose pour protéger les nôtres. Je salue l’appel du parquet. La sécurité des Orthéziens n’est pas négociable, elle est la première des libertés.