Notre république souffre d’un manque de « démocratie saine » pour reprendre un terme utilisé par la Présidente du RN en introduction à ses 144 engagements pour la présidentielle de 2017. La
condition d’une démocratie en bonne santé consiste à assurer le contrôle des élus par les électeurs et leurs représentants. Mais qui aime être contrôlé, qui a l’humilité de parler vrai pour mettre en perspective promesses et actions qui s’en suivent, qui a la grandeur et l’humilité du vrai chef pour exposer problématiques et vérités de manière sincère ? Le contrôle a pour effet de rendre des comptes.
Toute institution implique que les individus en charge rendent des comptes et soient soumis au contrôle pour s’assurer que leur mission fondée sur des textes et des processus d’élection au sens large (de choix ou désignation) soit accomplie dans le respect de leurs prérogatives et des buts assignés.
Il est évident que le mouvement des gilets jaunes, au-delà des revendications que certains moquent par impuissance de pouvoir y répondre ou par absence de volonté de daigner y répondre, met en lumière le mal dont souffre notre démocratie. Le fait d’être élu dédouanerait les heureux élus de devoir rendre des comptes comme le fait d’avoir réussi à un concours ou à un recrutement vous dédouanerait de vous remettre en question tout au long de votre carrière par refus du contrôle et du changement. Or, c’est bien cette adaptabilité permanente qui est exigée des travailleurs tous secteurs confondus. Ce qui est vrai pour les uns ne serait pas vrai pour les autres. La colère porte aussi en elle le constat que certains échapperaient au contrôle alors même que des décisions majeures et controversées (privatisations, accords de libre-échange, fermetures de services publics, arbitrages fiscaux, etc…) seraient prises sans mandat précis donné par des citoyens électeurs.
C’est ainsi que le contrat social s’est effiloché au cours des 20 dernières années sous le poids fiscal déconnecté des besoins de la population au nom du refus d’un Etat stratège soucieux d’aménagement du territoire. Un programme électoral pour une élection est une base mais l’incompréhension peut naître du fossé qui naît entre la lettre et l’esprit. Cela est vrai pour tous les textes négociés. C’est ainsi que la communication à tout-va via les réseaux sociaux et autres arènes médiatiques permet de tordre le cou au sens même des mots et des concepts.
Faute d’orientations acceptables par le plus grand nombre, et en particulier par ceux qui contribuent chaque jour à la richesse du pays par leur travail pour des rémunérations insuffisantes par rapport à leurs charges et au coût de la vie quotidienne, le gouvernement a lancé le grand débat national.Celui-ci s’est déployé dans notre département comme dans toute la France pour recueillir la parole des Français à partir de questionnaires sur divers thèmes : démocratie et citoyenneté, fiscalité et dépenses publiques, transition écologique, services publics et organisation de l’Etat. Le département des Pyrénées-Atlantiques est crédité de 38 contributions suite à réunions dont 30 publiées sur le site du grand débat national. Il est intéressant de constater que de petites communes au charme bien connu ont été très actives comparativement à de plus grandes collectivités, à la fois dans le Pays basque et dans le Béarn.
Ce simple fait mériterait analyse.
Mais comment se fait-il que la violence ait perduré de part et d’autre alors que de grands moyens étaient déployés par le gouvernement pour reprendre langue et donner à chacun l’occasion de s’exprimer ? Pourquoi les gilets jaunes ont-ils refusé et refusent-ils le dialogue proposé par le gouvernement, il est vrai sous la pression des violences de rue verbales et physiques dans certains cas ? Pourquoi les courroies de transmission habituelles de l’expression des revendications ontelles été rejetées (syndicats, partis politiques,…) ? Pourquoi y a-t-il eu tant de blessés à la fois chez les manifestants et dans les rangs des forces de l’ordre ?
Marianne sur le divan du psy dirait qu’elle ressent la violence lorsque le discours politique ambiant truque la réalité pour lui pour faire accepter ce qu’elle ne veut pas ; cette technique de manipulation est bien connue. Le vote sur la constitution européenne de 2005 en est l’exemple frappant. La constitution Giscard a été rejetée lors d’un référendum en France mais elle a été ratifiée par le Parlement sous le président Sarkozy après des modifications cosmétiques sous le nom de traité de Lisbonne en 2008.
Les partis d’opposition auraient pu redemander un référendum, PS en tête, mais aucun ne s’est engagé dans cette voie. Aller contre la volonté du peuple relevait donc du consensus.Les exemples de ce type de manipulation ne manquent pas. Cela fonctionne comme la séduction qui est une autre forme de manipulation. Alors pourquoi faudrait-il renoncer à utiliser ces techniques qui marchent ?
Il y a plusieurs raisons :
– une raison morale
Faire prendre à l’autre une décision qu’il ne veut pas prendre librement est une atteinte à sa liberté et cela ne convient pas à Marianne qui a le mot « liberté » dans sa devise. Prendre une décision librement c’est avoir accès à toute la connaissance rationnelle sur un sujet donné de manière impartiale sans jeux de com et sans jeu sur les émotions de l’autre (peur, rejet, mise à l’écart) en l’accusant de ne pas penser comme il faut. Le moralisme n’est pas la morale. Le moralisme est un trucage de la morale.
– une raison pratique
Les manipulateurs gagnent en faisant de l’esbroufe et arrivent ainsi à vendre un produit, n’importe lequel. Mais cette victoire par K.O est de courte durée. Les propos qui stigmatisent l’autre à partir d’une généralité font partie de la panoplie du manipulateur pour aboutir au résultat souhaité en dépréciant l’autre. « Les Gaulois réfractaires au changement » par exemple. Marianne a réalisé très vite ce qui était en jeu derrière ce discours à répétition sous des formes diverses. C’est aussi cela qui a provoqué chez elle démotivation et désordre. Cela se produit dans toutes les organisations où sévissent les experts formés à ces techniques de combat que sont les techniques de manipulation….peu efficaces au bout du compte car elles font baisser adhésion et productivité.
– une raison de vie ou de mort
La manipulation détruit le manipulateur hyper-formé et hyper-performant. Le bourreau est la victime ultime de la manipulation car il assiste à sa propre dégradation en tant qu’être humain. Marianne a provoqué le lever du voile ; du désarroi elle est passée à la colère, une grande colère, une de ces colères qui bousculent et interpellent celui qui en est l’objet….à son tour, il est objet. Marianne est convalescente et attend le diagnostic et les remèdes à ses maux après le grand débat national.
Remèdes et solutions ne seront pas trop complexes ou trop intelligents pour Marianne, contrairement à ce que pensent certains qui doutent de son QI. Il suffit de lui parler vraiment, d’entamer un vrai dialogue, de mettre de côté insultes et étiquettes qui l’enferment dans son malêtre.
Sans récupération et sans faux-semblant, le Rassemblement national proposera des solutions lors de chaque échéance électorale, à commencer par les élections européennes en 2019 et les élections locales en 2020 et 2021.
Il est grand temps d’écouter Marianne et de lui donner sa chance de vivre en paix du fruit de son travail ce qui, somme toute, est une demande fort raisonnable.
C’est ce à quoi le Rassemblement National s’emploie et s’emploiera.