Lire l’édito sur le site de La république des Pyrénées
Monsieur Bouguereau,
Votre édito sur la disparition de C8 et NRJ12 de la TNT n’est qu’un nouvel exemple de cette presse bien-pensante qui ne cherche plus à informer, mais à justifier des décisions arbitraires en les habillant d’un vernis pseudo-réglementaire. Vous vous posez en observateur neutre, mais votre plume trahit une lecture idéologique systématiquement ancrée à gauche – très à gauche même, comme en témoigne l’ensemble de vos éditos. Vous avez fait de votre tribune un espace militant, où toute pensée discordante est immédiatement disqualifiée comme « complotiste » ou « d’extrême droite », sans jamais prendre le temps de s’interroger sur le fond des arguments avancés.
Vous parlez d’une simple application des règles, mais vous oubliez l’essentiel : cette décision est une sanction disproportionnée qui n’a rien d’anodin. Elle s’inscrit dans un contexte plus large d’acharnement politico-médiatique contre une chaîne qui dérange, contre un animateur qui refuse de se plier aux codes de la bien-pensance, et plus largement contre une partie de la population française que vous et vos confrères méprisez ouvertement.
Vous expliquez que C8 a « enfreint les règles », que l’Arcom ne fait qu’appliquer la loi, et que cette décision n’a rien d’idéologique. Vraiment ? Alors pourquoi ce deux poids, deux mesures flagrant ? Pourquoi certaines chaînes peuvent se permettre des manquements similaires – voire pires – sans jamais être inquiétées ? Pourquoi l’Arcom, qui devrait être une instance indépendante, s’est-elle acharnée sur C8 avec une sévérité inédite, allant jusqu’à prononcer des sanctions financières record et, finalement, à priver la chaîne de sa fréquence TNT ?
La réponse est simple : on ne sanctionne pas C8 pour des raisons techniques, mais bien parce que cette chaîne a offert une tribune à des Français que l’élite médiatique refuse d’entendre.
C8 n’a jamais prétendu être une chaîne classique, lisse et formatée. Elle a choisi un ton différent, parfois irrévérencieux, souvent direct, toujours accessible. Et c’est précisément ce qui lui est reproché. Pendant des années, elle a accueilli des invités que d’autres médias refusent d’inviter, elle a abordé des sujets considérés comme tabous ailleurs. Elle a été l’une des rares chaînes où le peuple – le vrai, pas celui fantasmé par les éditorialistes parisiens – pouvait encore s’exprimer sans filtre.
Vous dites que C8 aurait toujours la possibilité de continuer sur un autre format, en devenant une chaîne payante ou en migrant vers le numérique. Mais quelle hypocrisie ! Vous savez pertinemment que la TNT est aujourd’hui le principal mode d’accès à la télévision pour une majorité de Français. Lui retirer cette fréquence, c’est lui couper l’oxygène.
Et surtout, quel mépris pour les téléspectateurs ! C8 était une chaîne populaire, au sens noble du terme. Elle attirait chaque soir des millions de Français qui, manifestement, trouvaient chez elle quelque chose qu’ils ne trouvaient pas ailleurs. Mais ces Français-là, leur avis ne compte pas, n’est-ce pas ? Ils font partie de cette masse que vous et vos confrères regardez de haut, avec cet air condescendant de ceux qui pensent savoir mieux qu’eux ce qui est bon pour eux.
Le pire dans cette affaire, ce n’est même pas la sanction elle-même. C’est la manière dont elle est présentée. Vous tentez de nous faire croire qu’il ne s’agit pas d’une censure, alors que tout montre le contraire. On ne ferme pas C8 brutalement, non. On la prive simplement de sa vitrine principale, en espérant qu’elle s’éteigne d’elle-même. C’est une exécution froide et calculée, avec la satisfaction non dissimulée de ceux qui, comme vous, applaudissent en espérant que plus personne ne posera de questions.
Mais ce que vous et vos semblables n’avez pas compris, c’est que cette stratégie de mise au pas ne fonctionne plus.
Les Français voient clair dans ce jeu. Ils comprennent que le débat public est verrouillé, que certaines idées sont traquées et exclues, que certaines voix sont systématiquement réduites au silence pendant que d’autres bénéficient d’une impunité totale.
Aujourd’hui, c’est C8 qu’on fait taire. Demain, ce sera qui ? Un autre média qui ne rentre pas dans le moule ? Un autre animateur trop indépendant ? Une autre personnalité politique qui dérange ?
Vous pouvez essayer de justifier cette purge médiatique autant que vous voulez, mais la réalité est là : c’est une tentative de contrôle idéologique, un pas de plus vers une uniformisation totale du paysage audiovisuel.
Mais quoi que vous en pensiez, cette volonté d’imposer une pensée unique ne fonctionnera pas. C8 disparaît de la TNT, mais la liberté d’expression ne disparaîtra pas avec elle. D’autres espaces existent, et d’autres continueront à porter la voix de ceux que vous voulez faire taire.
Et ce combat, je le mènerai aussi. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de C8 ou de Cyril Hanouna. Il s’agit de la liberté d’expression, de la diversité du débat, et du droit des Français à entendre autre chose qu’un discours unique dicté par une élite déconnectée.