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Le projet Pycasso : déconnecté des réalités locales

Face à l’urgence climatique, la recherche de solutions innovantes est indispensable. Cependant, le projet « Pycasso », malgré son ambition affichée de contribuer à cette lutte, soulève de sérieuses questions quant à sa viabilité réelle et aux motivations de ses promoteurs. Mettons en lumière les aspects problématiques de ce projet, notamment en ce qui concerne l’efficacité énergétique et les intérêts qu’il sert.

 

Une équation énergétique défavorable

L’un des paradoxes les plus frappants du projet « Pycasso » réside dans le rapport entre l’énergie nécessaire à la capture du CO₂ et celle produite par les installations émettrices de ce gaz. Il est révélateur que pour capturer le CO₂ émis par une centrale à charbon, il faudrait mobiliser la production électrique de quatre centrales similaires. Cette équation énergétique défavorable est encore accentuée par le fait qu’il faut au minimum 300 ou 400 kilowatts-heure d’électricité pour capter 1 kilogramme de CO₂, rendant le procédé extrêmement énergivore. Cette consommation énergétique substantielle pour la capture d’une quantité relativement modeste de CO₂ met en doute la logique même du projet, soulignant un manque flagrant d’efficacité et de cohérence dans l’approche proposée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 

Projet Pycasso : des intérêts industriels questionnables

Le soutien de grands groupes industriels au projet « Pycasso » n’est pas sans susciter des interrogations sur les véritables motivations derrière leur engagement. L’hypothèse d’une future valorisation commerciale du CO₂, notamment par sa transformation en méthane de synthèse (méthanation), semble être un moteur clé de cet intérêt. Si l’idée de donner une seconde vie au CO₂ capturé peut sembler séduisante, elle ne doit pas occulter les coûts environnementaux et économiques immédiats liés à la mise en œuvre de telles technologies.

Le projet Pycasso envisage le transport du CO₂ provenant de chaque côté des Pyrénées.© Pôle de compétivité Avenia / Rapport d’activités 2021

Le projet Pycasso : déconnecté des réalités locales

Au-delà de ces considérations techniques et économiques, c’est l’impact du projet « Pycasso » sur nos territoires et nos concitoyens qui nous préoccupe le plus. Transformer des régions entières en sites de stockage de CO₂ pour répondre aux besoins des industries lourdes, au risque de compromettre les emplois locaux et l’équilibre écologique, est une perspective inacceptable. En tant que candidat à plusieurs reprises dans la 3e circonscription et responsable de celle-ci pour le Rassemblement National, je me tiendrai fermement aux côtés des élus et des habitants pour s’opposer à un projet qui, loin de représenter une avancée pour l’écologie, apparaît plutôt comme une aventure technologique coûteuse et incertaine. Avec le Rassemblement National, nous restons déterminés à défendre les intérêts de notre territoire et à protéger l’avenir de nos concitoyens face à des initiatives qui menacent notre environnement et notre économie locale.

Risques sismiques : une préoccupation majeure

L’aspect le plus alarmant du projet « Pycasso » réside peut-être dans les risques sismiques liés au stockage souterrain de CO₂. Une analyse du Bureau de recherches géologiques et minières met en évidence les dangers inhérents à cette pratique, notamment dans une zone comme le bassin de Lacq, déjà connue pour son activité sismique significative. La séquestration de CO₂ dans des gisements non exploités, juxtaposée à la présence de gaz mortel comme l’hydrogène sulfuré (H2S), augmente considérablement le risque de sismicité induite, posant ainsi de sérieux doutes quant à la sûreté de ce projet pour les populations et l’environnement local. (Cette information est tirée directement de l’étude Avis technique sur le captage et stockage géologique du CO2 en France de juillet 2020, qui souligne les risques sanitaires et environnementaux de la mise en place d’un site de stockage géologique de CO2​​.)

Pour une écologie pragmatique et efficace

Face à ces constats, nous plaidons comme toujours, pour une approche pragmatique et réellement efficace de l’écologie, qui privilégie la réduction des émissions à la source, le développement d’énergies compatibles avec notre souveraineté et notre environnement, telles que l’hydroélectricité et la géothermie, sans oublier le rôle central du nucléaire dans notre mix énergétique pour garantir notre autonomie et réduire notre empreinte carbone. Avec le Rassemblement National, nous continuerons de défendre une vision de l’écologie ancrée dans le réel et au service de tous, refusant les fausses bonnes idées qui, sous prétexte d’innovation, menacent nos territoires et l’avenir de nos enfants.

Si l’objectif de réduire nos émissions de CO2 est pertinent, il est essentiel que les moyens mis en œuvre pour y parvenir soient à la fois efficaces, justes, respectueux des citoyens mais de leur l’environnement.

Le projet « Pycasso », tel qu’il se présente aujourd’hui, ne répond malheureusement pas à ces critères, s’éloignant des solutions véritablement durables. Le Rassemblement National prône une transition écologique qui valorise notre savoir-faire, protège nos emplois et respecte la beauté de nos paysages, tout en assurant notre sécurité énergétique grâce à une politique équilibrée qui met en avant le nucléaire et les renouvelables judicieusement choisis.

 

Nicolas Cresson
Délégué Départemental Adjoint RN64
Membre du Conseil National du Rassemblement National
Responsable de la 3e Circonscription du 64
Ancien Candidat aux Législatives pour la 3e Circonscription du 64
Collaborateur du Groupe RN au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine

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